Social selling et indépendance financière : rêve ou miroir aux alouettes ?
Où comment je décrypte les promesses du marketing de réseau grâce à vos témoignages et Aurélia Clot, co-fondatrice de Jolimoi ...
Bonjour !
Bienvenue dans la tribu des femmes qui ne comptent pas pour des prunes !
Je vous propose un nouveau numéro de cette newsletter “Invisibles ? Non Merci !”.
Un numéro hors-série, exceptionnellement plus dense et dans lequel VOUS prenez la parole !
Pour mieux me connaitre, tu peux :
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“Deviens ta propre boss à ton rythme ”
“Gagne de l’argent en parlant beauté avec tes copines.”
L’une des promesses des entreprises de social selling * (ou marketing de réseau ou marketing de recommandation), est l’indépendance financière des femmes. Et comme c’est aussi l’un de mes cheval de bataille, j’ai voulu fouiller et en savoir plus.
Devraient-on se méfier des filtres Instagram et des discours d’émancipation ?
Mais si c’était vrai, ce serait con de passer à côté non ?
Comme je ne connais pas le secteur, j’ai demandé à des vraies femmes ce qu’elles en pensaient. Et j’ai aussi recueilli le témoignage d’Aurélia Clot - cofondatrice et directrice du réseau Jolimoi.
Cet article n’est pas là pour étudier le fonctionnement des entreprises de social selling. Je partage avec vous des témoignages, une interview et mon avis. Vous trouverez en bas de page un article sur ce secteur qui vous permettra si vous ne le connaissez pas, de mieux l’appréhender.
Et je tiens à préciser que le social selling n’est pas un système pyramidal, qui est totalement illégal en France et dont jamais je ne parlerai !!
La voix de celles qui ont testé …
Angélique
J’ai travaillé pour Elora, une marque française de prêt-à-porter éthique et éco-responsable, en vente à domicile. À l’époque, j’étais expatriée en Suisse, jeune maman, avec très peu de temps libre. Je cherchais une activité souple, humaine et enrichissante. J’ai démarré avec très peu d’investissement : la collection m’était prêtée, seuls les portants étaient à ma charge.
J’ai exercé cette activité pendant un an environ, en organisant une réunion mensuelle et en gérant le reste via messages ou mail. Ce que j’ai adoré ? Le lien social, dans un contexte post-Covid, mais surtout… la création de contenu. Les TikToks, les Reels, les présentations de collections sur Instagram : révélation totale. J’ai découvert un vrai plaisir à mixer stylisme, conseil en image et production de contenus.
J’avais même installé un showroom chez moi, dans la chambre d’amis, pour celles qui préféraient un cadre intime. Et j’adorais le fait qu’Elora propose des vêtements pour toutes, du 32 au 52.
Côté revenus : un petit complément de 200 à 400 CHF par mois quand j’organisais un événement. Ce n’était pas une activité principale, mais elle m’apportait beaucoup : un revenu d’appoint, des pièces de la collection en cadeau, une vraie joie de faire ce que j’aimais.
Mon conseil ?
Oui, je recommande cette activité si vous cherchez quelque chose de souple, social et créatif. C’est une bonne porte d’entrée vers des compétences en vente, en communication, en stylisme. Mais il faut aller au-delà de son cercle proche, activer ses réseaux et croire à fond dans la marque pour en faire un vrai projet pro.
Cécile
J’ai découvert les produits Forever lors d’un salon bien-être, alors que j’étais encore enseignante. J’allais bien à ce moment-là. La vendeuse m’a tout de suite proposé de devenir partenaire, mais j’ai décliné : j’étais méfiante, pas du tout attirée par ce type de démarche. Elle a gardé le contact, comme un suivi client classique.
Quelques mois plus tard, en plein burn-out, j’ai accepté. J’ai testé l’activité pendant un an, mais sans m’y investir pleinement : un seul atelier chez moi, des réunions en ligne, un peu de bouche-à-oreille. Je n’ai jamais visé le succès ni rêvé des séjours à Ibiza. J’aimais les produits, je les faisais tester à des copines. Ça s’arrêtait là.
Le vrai problème ? On vous vend l’idée que vous allez gagner votre vie en vendant des produits… mais la réalité, c’est qu’il faut surtout recruter. Le discours marketing, c’était : « Travailler de chez soi, à son rythme, passer du temps avec sa famille, et gagner 400 € par mois dès le départ. » Mais sans embarquer 4 ou 5 copines, je ne crois pas que ce soit réalisable.
J’ai gagné 100 € sur l’année. Pas très rentable vu le temps passé. Alors oui, j’aurais peut-être pu aller plus loin. Mais franchement, ce n’est pas mon truc.
Mon conseil ?
Ne vous lancez pas dans cette activité si vous êtes fragile, choisissez bien la boite avec laquelle vous voulez travaillez et n’oubliez pas, ce n’est pas une baguette magique, c’est un vrai boulot.
Chloé
Je suis professeure de yoga, et je travaille avec Ringana depuis trois mois. Ce n’était pas un choix dicté par l’argent : mon entreprise tournait déjà très bien. Mais comme j’étais déjà cliente, que j’aimais leurs produits et que mes élèves me demandaient souvent ce que j’utilisais, ça s’est fait naturellement.
Un jour, une copine qui bossait avec Ringana m’a dit : “au lieu d’en parler gratuitement, rejoins-nous, tu pourras au moins toucher une part des bénéfices”. Comme j’avais déjà fait des collabs avec des marques, j’ai trouvé l’idée plutôt cohérente. Et je me suis lancée.
Je suis entrée sans débourser un centime. J’avais déjà des produits à la maison, donc je n’ai pas eu besoin d’acheter de pack de démarrage. Et honnêtement, même si j’avais dû, j’aurais été largement remboursée aujourd’hui.
À ma grande surprise, j’ai commencé à gagner un beau complément de revenu. Ce n’était pas du tout le but, mais je touche entre 250 et 500 € par mois. Je ne sais pas vraiment combien d’heures ça me prend, parce que c’est très fluide : j’en parle à mes clientes, à mes copines, après mes cours… Ce que j’aime, c’est que cette marque respecte vraiment ses engagements et les personnes qui bossent avec elle. Et puis il y a l’humain : ça me permet de me reconnecter à d’autres gens, et ça compte beaucoup pour moi.
Je le dis franchement : je n’étais vraiment pas pour le social selling. Et aujourd’hui, je le conseille mais pas avec n’importe quelle boîte. Il faut vraiment vérifier avec qui on s’engage. Moi, je n’aurais pas fait ça pour une autre marque.
Marie
Je n’ai pas vraiment eu l’impression de “travailler” dans le social selling, mais plutôt d’avoir testé un à-côté, un bonus présenté comme un moyen très simple de gagner de l’argent. C’était avec Future Infinity, une solution de gestion et de trading en crypto-monnaie.
Deux axes : vendre des abonnements pour créer un réseau (et des revenus) ou utiliser la plateforme en autonomie pour trader. J’ai tenu un an.
Sur le papier, c’était séduisant : liberté, promesse de gros gains, travail sur la relation à l’argent. En réalité ? Pour une personne comme moi, qui agit à petite échelle, sans formation commerciale ou expertise en crypto, c’était une usine à gaz.
J’ai bien gagné un peu avec le trading, mais j’ai tout reperdu ensuite, ou l’argent est resté bloqué sur la plateforme quand j’ai arrêté. Côté “parrainage”, je n’ai jamais atteint les seuils de rémunération.
Très vite, je me suis sentie mal à l’aise avec le système et j’ai décroché. Je ne le conseillerais pas, sauf si l’on a une vraie fibre commerciale et une conviction personnelle très forte.
Trop souvent, ces systèmes ciblent des personnes en besoin d’argent. L’enthousiasme du début laisse place au doute, à la perte de confiance en soi, et à un arrière-goût d’échec. C’est en tout cas ce que j’ai vécu.
Maëva
Je viens de commencer chez Jolimoi … Le déclic, ça a été de me dire : “les autres réussissent, pourquoi pas moi ?”
J’ai été surprise de découvrir le nombre de marques différentes et surtout la qualité des accompagnements et des formations.
Le vrai défi pour moi a été de me former et surtout… de passer à l’action.
Mes premières clientes sont venues de mon entourage : amis, famille, réseau. Puis petit à petit, j’ai aussi eu quelques clientes que je ne connaissais pas.
A travers cette activité, j’espère me sentir mieux dans mon corps et plus stable financièrement.
Si je devais dire quelque chose à celles qui hésitent à se lancer, ce serait : “appliquez les conseils des formations, ce n’est pas facile tous les jours mais ça fonctionne vraiment.
Et surtout : ça vaut le coup d’essayer - pour la qualité des produits, pour les formations et parce qu’on en est toutes capables !”
La voix d’Aurélia Clot, co-fondatrice de Jolimoi
J’ai voulu interroger Aurélia, à la tête de Jolimoi, entreprise française, qui je trouve, casse totalement les codes et l’image du social selling avec notamment son principe de multimarques. Et aussi parce qu’elle a publié avec Isabelle Rabier, il y a quelques mois, un livre entièrement consacré au secteur que j’ai lu avec beaucoup d’attention (pas de partenariat, j’étais poussée par ma propre curiosité). L’entreprise cartonne sur les réseaux sociaux mais aussi en terme de croissance financière. Et on ne parle jamais assez des réussites féminines.
Vous avez fait du social selling un levier de visibilité et d’empouvoirement pour des milliers de femmes. En quoi ce modèle redonne-t-il du pouvoir à celles qui se sentent souvent mises de côté dans les schémas classiques de l’entrepreneuriat ?
AC - Chez Jolimoi, nous avons conçu le social selling comme un modèle d’entrepreneuriat accessible, humain et inclusif. Il redonne du pouvoir à celles qui ne se reconnaissent pas, ou ne correspondent pas, aux codes et critères traditionnels du monde du travail ou de l’entrepreneuriat : parce qu’elles n’ont pas le bon réseau, pas les bons diplômes, pas le bon capital de départ – ou simplement pas confiance en elles. Et aussi à celles qui ne veulent plus choisir entre réussir professionnellement et préserver leur vie personnelle. Celles qui refusent de sacrifier leur vie de famille ou leur temps pour elles au nom de leur carrière, et qui aspirent à un équilibre plus juste. Le social selling leur permet d’avoir les deux : un projet professionnel ambitieux et la liberté d’organiser leur emploi du temps à leur image.
Avec ce modèle, elles gagnent en compétences, en confiance, en indépendance financière – et elles reprennent la main sur leur temps et sur leur trajectoire. C’est un modèle qui remet l’humain au centre, qui valorise l’authenticité et l’engagement, et qui prouve que l’on peut entreprendre autrement, avec succès.
Certaines femmes hésitent à se montrer, à vendre ou à assumer leur image sur les réseaux. Quel déclic observez-vous chez celles qui osent se lancer avec Jolimoi, et quels conseils leur donneriez-vous ?
Au début de l’aventure Jolimoi, Léna, une jeune étudiante, nous a rejoint en précisant tout de suite qu’elle ne ferait que du digital : les rencontres physiques, très peu pour elle. Et finalement, après quelques mois de pratique, c’est presque exclusivement en physique qu’elle exerce aujourd’hui son activité. À l’inverse, Estelle, notre toute première partenaire, ne jurait que par les rencontres en face à face, les événements, les échanges en one-to-one… jusqu’au jour où elle a commencé à partager son histoire sur Facebook. Depuis deux ans, elle a développé grâce à ça une clientèle fidèle et engagée.
Ce que ces deux parcours montrent, c’est qu’il n’y a pas un modèle unique pour oser, mais qu’il y a toujours un déclic. Et ce déclic vient souvent de l’expérience. Quand une femme teste les produits qu’elle recommande, elle se reconnecte à elle-même. Elle se fait du bien, elle fait du bien aux autres, souvent à des personnes qui lui ressemblent, qui traversent les mêmes étapes ou les mêmes doutes. Sur les réseaux, c’est cette résonance authentique qui crée la confiance.
Petit à petit, à force de partages, de retours positifs, de reconnaissance, la peur du regard des autres s’estompe. On prend confiance, on se sent utile, on se sent légitime. Et c’est là que la magie opère : la chenille devient papillon.
Mon conseil ? Commence là où tu es à l’aise, même si c’est timidement. Sois toi-même, parle avec sincérité, et fais-toi confiance. L’élan viendra du lien que tu crées avec les autres – pas de la perfection.
Le social selling est souvent résumé à ‘publier sur Insta et attendre’. Dans les faits, qu’est-ce qui fait vraiment la différence entre une experte qui réussit et une autre qui ne décolle pas ?
C’est vrai que beaucoup résument encore le social selling à “poster sur Instagram et attendre que ça marche” - mais c’est loin de la réalité. Ce qui fait la différence, ce n’est pas la maîtrise technique des outils, mais l’intention, la clarté du message et la régularité. Une experte qui réussit, sait pourquoi elle agit, cherche à créer du lien, à transmettre de la valeur et elle s’y tient.
Chez Jolimoi, on le constate chaque jour : celles qui progressent sont celles qui sont pro-actives : elles osent aller vers les autres, poser des questions, relancer, écouter. Elles ne se contentent pas de publier, elles accompagnent, elles nourrissent la relation, elles prennent soin de leur communauté.
Elles avancent parce qu’elles ont une vision claire et qu’elles se donnent les moyens de la concrétiser. Elles apprennent à parler d’elles, à partager leur histoire, à valoriser leurs avancées, petites ou grandes. Ce n’est pas une question d’aisance devant une caméra, mais de sincérité dans le message.
Celles qui performent sont aussi celles qui ont défini leur positionnement, qui savent à qui elles s’adressent, avec quels mots et selon quelle ligne éditoriale. Elles publient avec cohérence, adaptent leur contenu aux tendances sans se trahir, et surtout, elles restent fidèles à ce qu’elles incarnent. Les réseaux, bien utilisés, sont une force. Encore faut-il les aborder avec méthode, se former, établir une stratégie, et s’engager dans l’action.
Le social selling, ce n’est pas attendre que ça prenne : c’est semer chaque jour, et cultiver la relation avec exigence et sincérité.
C’est ce que nous avons voulu transmettre dans Osez le social selling, notre guide pour celles et ceux qui souhaitent démarrer, structurer leur activité et en faire un levier durable d’épanouissement professionnel et personnel.
Parce que oui, ce métier est accessible à tous. Mais pour en faire une source de revenu stable ou principale, il faut une vision, des compétences, de la régularité — et surtout, passer à l’action sans attendre que tout soit parfait. L’essentiel, c’est d’oser commencer…et de persévérer !
Dans ce secteur, on imagine souvent qu’il faut absolument ‘manager une équipe’ pour vraiment gagner sa vie. Est-ce un mythe ou une réalité ? Peut-on réussir sans prendre la tête d'une équipe ?
C’est un mythe très répandu, hérité d’un certain modèle du marketing relationnel : celui qui voudrait qu’on ne puisse vraiment gagner sa vie qu’en développant une équipe. Chez Jolimoi, nous avons fait un tout autre choix. Nous avons conçu un modèle hybride et libre, dans lequel on peut réussir en vendant, en coachant une équipe, ou en faisant les deux.
Nos partenaires ont donc le choix. Qu’ils souhaitent générer des revenus, relever des défis ou participer à nos challenges, chacun peut le faire à sa manière. Aujourd’hui, nous avons de très grands vendeurs – comme Cécile, Sophie ou Laetitia qui ont gagné entre 4 200€ et 6 000 € bruts en mai uniquement avec leurs ventes. Ce sont des profils orientés client, qui ont su développer une vraie expertise en acquisition et en fidélisation.
En parallèle, certains choisissent naturellement de transmettre ce qu’ils ont appris, et commencent à accompagner d’autres. Ils ne montent pas nécessairement de grandes équipes, mais ils partagent leur expérience, et créent une seconde source de revenus qui dépend de l’évolution et des résultats de leurs partenaires. Car chez Jolimoi, on ne gagne pas plus en recrutant plus : on gagne mieux, en aidant mieux.
Alors oui, on peut réussir sans manager. Mais il est aussi naturel, quand on a trouvé un équilibre, d’avoir envie de le transmettre. C’est souvent ainsi que naît l’envie d’accompagner à son tour, comme on recommande un produit qui nous a fait du bien.
Et ce qu’on observe aujourd’hui chez Jolimoi, c’est une vraie diversité de profils et de parcours. En mai, j’ai autant de personnes qui ont gagné plus de 1 500 € en ventes qu’en animation. Parce que chez nous, il n’y a pas une voie unique vers la réussite, mais une multitude de façons d’y parvenir.
Merci à Aurélia, Maëva, Cécile, Marie, Chloé et Angélique pour leur confiance et leur transparence. You rock girls !!!
Ce que j’en pense …
Vous le savez, je déteste les miroirs aux alouettes. Et en matière de job et de réussite, je ne crois jamais aux promesses d’argent facile et aux trop belles histoires. Je vous incite à vraiment cultiver la prudence en tout domaine. Mais la prudence ne doit pas bloquer les envies d’entreprendre.
Connaissez-vous Chloé ? Elle change de métiers tous les 3 mois. Oui, vous avez bien lu, tous les 3 mois. Si je la cite ici, c’est que je crois sincèrement qu’on ne sait jamais si on faite pour un job, une activité avant d’avoir essayé. Et que lorsque les risques sont limités voir inexistants, si on sent qu’on a envie d’y aller, ce serait dommage de ne pas se lancer. On ne vivra pas toutes la vie de Chloé mais on peut toutes, selon ses envies, tester, essayer, recommencer. Au pire, on se trompe. Mais toujours on apprend non ?
Voilà pour ce long article, j’espère qu’il vous aura intéressé et peut-être reconsidéré votre regard sur ce secteur qui a encore mauvaise presse.
Et si vous avez envie de lire un autre sujet sous ce format long du hors-série, glissez-moi l’idée en commentaire ou en message privé.
Pour des raisons de place et de lisibilité, je ne détaille pas ici l’histoire ni le fonctionnement du social selling. Mais vous trouverez des éléments dans cet article.
N’hésitez pas à commenter, vos échanges font toujours avancer ma réflexion sur la vie.